Encore un classique ?
Le risque avec une affiche pareille serait d'être injuste avec elle en caricaturant à l'extrême ses promesses et le profil des deux équipes en lice. Chelsea - Barcelone, la finale avant la lettre. Chelsea - Barcelone, le bloc le mieux organisé d'Europe contre l'équipe la plus offensive et la plus spectaculaire. Chelsea - Barcelone, la revanche des Catalans humiliés par le numéro de José Mourinho qui avait entraîné, la saison dernière, la fin de carrière de l'arbitre suédois Anders Frisk. Aux dernières nouvelles, le Portugais aurait continué sur sa lancée en laissant sciemment pourrir la pelouse de Stamford Bridge pour empêcher les hommes de Rijkaard de faire circuler le ballon. Hypothèse relayée par la presse catalane et tournée en dérision en Angleterre.... et par Mourinho lui-même. «Les Espagnols peuvent dire ce qu'ils veulent. Ils peuvent dire qu'ils sont une grande équipe, qu'ils jouent du très bon football. Ils peuvent dire qu'ils ont les meilleurs joueurs du monde, ils peuvent dire tout ça. Mais dire que nous sommes une équipe qui joue par longs ballons signifie sans doute qu'ils ne nous ont pas souvent vus jouer. Je peux vous garantir que nous jouons court.»
En blaguant l'un et l'autre sur leurs bons rapports avec l'arbitre, le Norvégien M. Hauge, Mourinho et Rijkaard ont donné le coup d'envoi des hostilités dès les conférences de presse d'avant-match. Rien d'étonnant : Chelsea - Barcelone est l'affiche la plus attendue de ces huitièmes aller, à défaut d'être la plus prestigieuse, puisque Chelsea n'a jamais joué la finale de la C1 et que Barcelone n'en a gagné qu'une, en 1992. Au-delà de l'irrationnalité qu'entraînera peut-être le match, comme l'an passé («Je ne me sens pas légitime pour faire un commentaire de technicien après un match comme celui-là» avait déclaré notre consultant Angel Marcos l'an passé), il y a la certitude qu'un vainqueur potentiel va sortir de la route et la promesse d'un spectacle de haute volée. «Attention les yeux», avait titré "L'Equipe" avant le match retour en 2004-2005. C'est toujours d'actualité : «Attendez vous à un autre classique», a prévenu Ronaldinho dès le tirage au sort.
La défense de Chelsea en questions
Comme pour Lyon - PSV Eindhoven, l'idée d'une revanche plane dans l'air. «Vous vous rappelez toujours les pires choses, les plus dures et j'ai encore en tête les images du match de l'an passé à Londres, raconte Ronaldinho. Je ne veux pas que cela se répète cette année». Chelsea, moins en forme ces dernières semaines, a saisi le message. «Barcelone a besoin d'une revanche, ce sera plus difficile pour nous, a déclaré William Gallas à "l'Observer", avant de déclarer forfait. Une équipe blessée a toujours l'intention de montrer que ce qui a eu lieu dans le passé était anormal». Les Blues mesurent aussi à quel point il est capital de jouer le match retour à la maison, ce qui sera le luxe des Barcelonais cette année. Ils en avaient largement profité la saison dernière (1-2, 4-2) au vu du nombre d'occasions manquées par les Catalans à l'aller.
L'autre clef d'un duel si intense concernera le jeu défensif. Digne de l'événement, celui de Chelsea avait permis aux Londoniens de limiter la casse malgré l'expulsion de Didier Drogba au match aller il y a un an. Au contraire, victime de ses approximations, la défense de Barcelone avait compromis toutes les chances catalanes au retour, réussissant l'exploit de rendre inutile le génie de Ronaldinho. Or, aujourd'hui, Barcelone a musclé son banc et son jeu. L'équipe espagnole encaisse moins d'un but par match (21 en 24 journées de Liga, deux en première phase de C1) sans avoir perdu sa capacité de perforation. Chelsea, de son côté, vient d'en prendre quatre en deux rencontres, face à Middlesbrough (0-3) et Colchester (3-1). Le jeu en bloc reste une religion à Londres mais les rendements individuels ne sont pas (ou plus) aussi denses que Mourinho le souhaiterait. Ricardo Carvalho et Terry ont perdu de leur mordant, Del Horno a été placé face à ses responsabilités par son entraîneur, Ferreira revient de blessure et avait souffert le martyre devant Ronaldinho l'an passé. La suspension d'Essien et la blessure de Gallas pour mercredi n'arrangent rien. Ils savent que Barcelone - Chelsea est un match pour grands joueurs. A eux, et aux autres, d'en apporter la confirmation.
LES AUTRES MATCHES
La JUVENTUS TURIN, un des grands favoris de la compétition, se déplace en Allemagne pour y affronter le WERDER BRÊME. Insolente, la Juve, comme Chelsea, le Barça et Lyon, survole son Championnat. Avec dix points d'avance sur le Milan AC, le club turinois est un leader incontesté. Quart de finaliste de la précédente édition, la Vieille Dame se doit d'aller plus loin. Le Werder ne doit être qu'une étape. L'excès de confiance devra donc être banni un an après l'élimination en quart de finale face à l'outsider Liverpool, le futur vainqueur de l'épreuve (1-2, 0-0). Malgré un milieu de terrain merveilleux (Vieira - Emerson - Nedved) et une attaque de gros calibre (Trezeguet - Ibrahimovic - Del Piero), Fabio Capello est inquiet. Sa défense lui donne quelques soucis (voir par ailleurs). Pour le Werder, il s'agira surtout de faire bonne figure. Les équipiers de Johan Micoud ne veulent pas revivre le cauchemar enduré il y a douze mois face à Lyon (0-3, 2-7) au même stade de la compétition. Les Brêmois espèrent pour cela le retour de leur attaquant Miroslav Klose. Le Werder devra se souvenir de ses deux belles victoires face à l'Udinese (4-3) et au Panathinaikos (5-1) à domicile lors de la première phase.
Les Italiens de l'INTER MILAN devront se méfier de leur déplacement chez l'AJAX AMSTERDAM. Distancé en championnat par le PSV Eindhoven, l'Ajax a retrouvé le moral ce week-end en atomisant Rosendhal (6-0). Cette large victoire contraste néanmoins avec les forfaits lourds de sens du capitaine Thomas Galasek, du meneur de jeu Wesley Sneijder et probablement du défenseur Zdenek Grygera. L'Inter tentera de profiter de ces absences pour se rassurer. Car les hommes de Roberto Mancini ne sont pas au mieux. Avec deux défaites et un nul en trois journées de championnat, ils ont cédé la deuxième place au Milan AC. Le secteur offensif est d'ailleurs pointé du doigt. Avec deux buts en trois journées et un Adriano en plein doute, l'attaque milanaise a perdu le chemin des buts. Mais avec un joueur de la force du Brésilien, tout peut arriver.
Des quatre confrontations de ce mercredi, celle entre les GLASGOW RANGERS et VILLARREAL est indéniablement la plus équilibrée... et la moins prestigieuse, raillent les adversaires du tirage au sort intégral. Le match aller à Ibrox sera capital pour les Ecossais, invaincus en première phase sur leur pelouse avec une victoire (FC Porto) et deux nuls (Bratislava et Inter). De retour de blessure, Brahim Hemdani et Julien Rodriguez seront présents et auront la tâche de canaliser le prodige argentin Juan Roman Riquelme, lui aussi rétabli. La pression du public Ibrox sera un élément clé pour les joueurs d'Alex McLeish face à un Villarreal très coriace hors de ses bases. Les Espagnols ont eu des résultats impressionnants en première phase. Leader du groupe D devant Benfica, Lille et Manchester United, l'équipe de Pellegrini, invaincue à l'extérieur, est très solide. Elle n'a encaissé aucun but en trois matches hors de ses bases
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